Montag, 18. Juli 2011

Work in progress: ...some leaves... de Michael Jarrell

Jour 7:
c'est presque avec soulagement que je me suis consacré à l'avant dernière page de ...some leaves.....
Soulagé de pouvoir enfin passer du temps à apprendre toutes ces notes!


Cette fin s'annonce comme un véritable feu d'artifice! Comme souvent dans sa musique, Michael Jarrell réserve à cette pièce dans la dernière page une conclusion moins objective, et plus interrogative, en reprenant quelques éléments thématiques, et en les laissant s'éloigner, diffusément.
Ma première vraie impression viendra quand j'enchaînerai la pièce du début à la fin.... j'espère d'ici trois ou quatre jours...

Et pourquoi pas un blog?!

Bonjour à toutes et à tous!
C'est avec autant de plaisir que d'appréhension que je commence cette nouvelle aventure multimédia!
L'idée m'est venue en travaillant une pièce de Michael Jarrell pour violoncelle seul, ...some leaves... que je dois jouer dans maintenant 11 jours. L'histoire est assez simple, il y a une semaine, je reçois un coup de fil de Maestro Jean-Guihen, me demandant si j'étais libre à la fin du mois de juillet pour participer aux Rencontres Musicales de Haute Provence à Forcalquier.
Ayant eu la joie de participer à ces rencontres auparavant, j'ai tout de suite ouvert mon calendrier, espérant être libre à ce moment là!
Bingo! Je vais fouiller dans mon carton à partitions, espérant y trouver la partition de ...some leaves...., et là, la joie cède sa place à l'anxiété! 10 pages remplies de notes aussi inconnues les unes que les autres.
Comment faire pour arriver sur scène en ayant appris toutes ces notes en si peu de temps? Pour pimenter un peu les choses, France Musique va enregistrer le concert....
Voilà, le décor est planté. Le pupitre est de nouveau surchargé de partitions, l'accordeur et le métronome sont là pour me rappeler à l'ordre, le travail commence...

Jour 1:
Faire des copies de la partition pour pouvoir y écrire toutes sortes de doigtés, coups d'archets, rythmes, dont je n'aurais plus l'utilité plus tard.
Ensuite, je commence la première lecture. Le résultat est fidèle à mes attentes, le chemin sera long!
Cette première lecture, c'est un peu comme un devis. On regarde comment la pièce est construite, ce qui est jouable, ce qui l'est moins, ce qui pourrait le devenir, ce qui ne le sera certainement jamais!
L'optimisme est mesuré, mais un sentiment émerge. J'ai la conviction qu'il s'agit là d'une excellente pièce, horriblement difficile, mais d'une grande qualité, alors je commence à planifier le travail.
J'ai deux semaines de travail à la maison, entrecoupée par quelques répétitions, mais je peux compter sur ces deux semaines là. Ensuite, je saute dans le train, direction la Provence, et les quelques jours sur place avant le concert sont consacrés au travail avec le compositeur, ainsi qu'à des répétitions d'un quintette à cordes de Dvorak.

Jour 2:
Le travail commence. Ayant relativement peu de temps, il est important de tout de suite clarifier les problèmes rythmiques, et organiser les déplacements de la main gauche. Personnellement, c'est ce qui me prend le plus de temps. La première page propose son lot de difficultés. Sur quelles cordes jouer tels accords? Heureusement, Michael est un compositeur qui connaît parfaitement le violoncelle, alors ces problèmes trouvent vite une solution.
Après quatre heures de travail, j'ai décrypter les quatre premières pages. Sentiment très mitigé.

Jour 3:
Je recommence la pièce du début. Stupeur, j'ai presque tout oublié! Alors je retravaille chaque passage comme la veille, en espérant une meilleure maturation...
De nouveau, j'arrête le travail après quatre pages.

Jour 4:
Ayant eu une mauvaise surprise la veille, j'appréhende un peu de me retrouver dans mon pupitre. Heureusement, le début de la pièce commence à apparaître, comme au révélateur dans la photographie argentique. Après une petite heure de travail, je me surprend même à penser: "c'est pas si dur que ça finalement"!
Rassuré de ma progression, je continue vers les cinquième et sixième pages.
Et là, encore une fois, je suis fasciné par la créativité du compositeur. Le passage qui vient est rempli d'harmoniques jouées en pizzicato, sans l'archet.
Une portée pour la main droite, une pour la main gauche, on dirait une partition de piano!


D'abord très laborieux, je travaille ces harmoniques sans avoir de véritable idée sur le caractère et l'ambiance du passage. Pour l'instant, je décrypte...

Jour 5:
Je relis le début, et me consacre rapidement à mes fameux pizzicati. Lentement, j'ai le sentiment que ce passage peut sonner fantastiquement, en particulier dans le magnifique Prieuré de Salagon où aura lieu le concert.... Après des heures à essayer de faire sonner des pizz harmoniques récalcitrant, une première couleur apparaît, qui me rappelle ces formidables mécanismes d'horlogerie, tellement filigranes que l'on a peur de les casser en les regardant. Comme souvent dans des passages représentant un véritable défi technique, c'est lorsqu'une intention musicale apparaît que l'on trouve la solution instrumentale.

Jour 6:
La majeur partie du travail consiste à améliorer la qualité sonore des pizzicati, et trouver une pulsation où chaque geste paraît organique. Rien que cela! Je suis fasciné par l'amplitude des couleurs et des émotions rassemblées dans cette pièce! L'avant dernière page paraît horriblement virtuose, mais mes pizz me prennent un temps fou. Il faut avancer... Demain.